I. Ecologie connectée
Tandis que les gouvernements se replient de plus en plus sur leurs tâches régaliennes, on voit se former des groupes de citoyens toujours plus nombreux qui souhaitent une participation plus directe. Les initiatives citoyennes germent souvent à partir de nécessités concrètes auxquelles les pouvoirs publics ne répondent pas ou de manière erronée. Des projets comme les rues réservées aux jeux d’enfants à Gand ou le projet NY Plaza ont clairement démontré que l’espace public exerce un effet très mobilisateur sur les initiatives citoyennes. En outre, l’espace public est le lieu où citoyens et pouvoirs publics peuvent engager un dialogue direct et une création collaborative. La mise en place d’un LivingLab pour l’espace public est donc une étape logique : un trajet collaboratif réunissant citoyens, pouvoirs publics, designers, artistes, architectes, scientifiques et entreprises en vue de donner à l’espace public une nouvelle teneur durable.
Les questions centrales que soulève ce LivingLab sont :
- Comment donner corps à un parcours collaboratif entre citoyens et pouvoirs publics ?
- Quels outils proposer aux citoyens pour s’émanciper ?
- Comment établir un parcours qui recoupe les intérêts des deux parties ?
- Quel est le rôle de la création et du créateur dans ce processus ?
- Le produit final du LivingLab est un concept, un prototype et éventuellement une réalisation avec les habitants.
II. TIC pour l'éducation
Qu’il s’agisse de changement climatique, d’inégalité des revenus ou de flux migratoires, les informations nous présentent quotidiennement des défis toujours plus complexes auxquels l’humanité doit faire face. Des stratégies de solution du siècle passé ne permettent plus de les affronter et de les résoudre. Ces collaborations interdisciplinaires et aptitudes créatives expérimentales offrent une approche alternative, surtout combinées aux possibilités d’accroissement d’échelle qu’offre la technologie numérique.
Jynse Cremers, coordinatrice des formations au département DEVINE de l’école supérieure HOWEST (Flandre occidentale) :
« Les aptitudes du XXIe siècle sont des compétences que les étudiants ont besoin pour participer avec succès à la société du futur : être créatifs et faire preuve d’une pensée critique, une maîtrise de base des TIC, une disposition à la collaboration interdisciplinaire et à l’autorégulation. Ces compétences peuvent parfaitement être acquises dans un environnement transdisciplinaire, entouré de créativité et d’artistes. »
Dans le cadre du projet C2L3PLAY, nous constituons un environnement d’études innovateur à cette fin. Des étudiants, des entrepreneurs et des artistes collaborent quelques mois autour d’un thème portant sur un intérêt partagé (en l’occurrence : quel est le rôle public de l’école ?) et produisent un résultat susceptible de différer en fonction des participants : une exposition, un spectacle, une performance, etc. pour les artistes ; une plateforme citoyenne numérique en pair-à-pair, un débat, un hackathon, une fête, etc. pour les étudiants ; et de nouvelles opportunités commerciales pour les entrepreneurs. Le fruit de ces ateliers comporte, entre autres, une exposition modeste mais stimulante à la Budafabriek à Courtrai, où deux cent cinquante étudiants du département DEVINE de l’école supérieure HOWEST suivent des cours depuis le 1er février 2017 en compagnie d’entrepreneurs qui utilisent le Buda::Lab (équipé de découpeuses laser, d’imprimantes 3D, de machines pour traiter le bois et le métal) et d’artistes qui y effectuent une résidence (une cinquantaine de compagnies de théâtre ou de danse par an). L’exposition Learning in Digital Times est une expérience qui consiste à rendre l’enseignement radicalement public. Grâce à C2L3PLAY, nous avons également engagé le débat sur de nouvelles formes d’enseignement avec des entrepreneurs et des étudiants de Wallonie et du Nord de la France.
Voici des exemples internationaux de nouvelles formes d’enseignement qui s’appuient sur la collectivité :
- des expériences autour de l’enseignement, de l’auto-apprentissage, et de l’apprentissage en pair-à-pair ;
- des expériences historiques qui se sont révélées des succès ou des échecs ;
- des opportunités économiques pour le développement de l’enseignement de l’avenir ;
- des conférences, des débats, des performances, des films, des vidéos, des fêtes, etc. ;
- des interventions actives d’étudiants, en public, durant les heures d’ouverture.
III. Transmédia
Le concept de ce laboratoire vivant est de soutenir et de superviser des entrepreneurs dans le domaine dit du transmédia. Aujourd’hui, de grandes entreprises comme le Groupe RTL ont des besoins spécifiques auxquels il faut encore répondre. Ces entreprises sont actuellement en quête d’entrepreneurs émergents ayant des solutions concrètes et des idées innovantes. En fonction des besoins spécifiques de ces grandes entreprises associées au projet, un appel à candidatures sera rédigé. Les thèmes spécifiques des appels seront discutés préalablement. La sélection des entrepreneurs sera opérée avec l’aide des entreprises concernées. L’idée qui sous-tend le projet est qu’en collaborant, les grandes entreprises trouvent des solutions à leurs besoins spécifiques et qu’en retour, elles seront des locomotives pour les entrepreneurs émergents. Un accord gagnant-gagnant. Chaque région a ses propres savoir-faire et le transmédia s’articule autour de compétences diverses et variées : pour créer un produit transmédia, il faut un partenariat entre différents profils et la mise en commun de l’expérience individuelle de chacun. Un bon produit transmédia n’a par ailleurs pas de frontières, il est multiculturel et transfrontalier par nature.